vendredi 6 novembre 2009

Je suis morte de vie... c'est pas la joie


Mexique
Montréal
Rimouski, hopital!!!

Pourquoi ai-je tardé à écrire????
Parce que le mettre sur papier (expression ancestrale)
C'est le fixer dans le temps
C'est rendre réelle
Et y penser me torture l'esprit
J'ai encore de la difficulté
À l'assumer
À y faire face
À voir l'avenir
À comprendre
À reconnaître la mort
Je n'ai pas pu l'écrire
Car j'étais encore trop faible pour expliquer
Alitée le cerveau bourré de pilules
Morphinée et coupable de ne pas vous le dire
Cela ne fait pas encore une semaine
Que je suis sortie de l'hôpital
Mon dernier texte
N'est que le début de l'histoire
Je n'ai pas été allergique aux pilules
Le médecin montréalais rencontré avant mon départ n'a rien vu
Il m'a pitché vers la mort avec des anti-douleurs

Partout au travers de mon dernier texte et de celui-ci
La mort plane
Les * si j'avais, *si on aurait* Si nous n'avions pas * Si...

Comme si tout le monde autour de moi avait été les maîtres de ma destinée
Que je ne contrôlais plus depuis des semaines
Je m'enfonçais adroitement dans la mort et ce sont les autres qui m'ont gardé en vie
Sans les décisions des autres :
Je serais morte au Mexique
(PREMIÈRE GAFFE JUSTE M'Y RENDRE... J'ÉTAIS DÉJÀ TRÈS MALADE...FOUTU MÉDECIN QUÉBÉCOIS QUI N'A PAS VU MON INFECTION...)


Car je ne serais pas allée voir les médecins mexicains
(J'ÉTAIS BEAUCOUP TROP FAIBLE POUR SORTIR DE MA CHAMBRE D'HOTEL MEXICAINE)
Car on ne m'aurait pas rapatrié au Canada je serais revenu dans une boîte en bois
(POUR MOI SOUFFRIR DANS L'AVION OU DANS UNE CHAMBRE D'HOTEL MEXICAIN...IDEM j'AURAIS PU RESTER ENCORE)
Car je serais aller voir un chiropraticien au lieu d'aller à l'urgence
(POURQUOI J'IRAIS PERDRE MON TEMPS AUX URGENCES POUR UN MAL DE DOS...)
Car j'aurais endurer la souffrance inhumaine juste pour ne pas déranger
Je m'occupe mieux des autres que de moi-même et j'ai la tête dure...

Je suis rentrée directement au soin intensif...
POURQUOI??
Infection urinaire qui a changé en
Infection reinale qui a muté en
Bactérie dans le sang qui a engendré de
L'anémie qui a eu comme amie
De l'eau dans les poumons qui a
...

Selon les médecins rimouskois à ma sortie d'hôpital 10 jours plus tard
1- Si je n'étais pas aller ce jour là au urgence 5-6 heures plus tard bye bye la vie...Ola la mort
2- Donc si je n'avais pas été rapatrié au Canada... bye bye la vie...Ola la mort
3- J'ai passé 3 jours au soin intensif ou LÀ à ma sortie d'hôpital On m'a dit qu'a ce MOMENT durant ces TROIS jours de soin intensif j'avais 50% de chance de dire donc bye bye la vie...Ola la mort

Je souffrais, on me donnait des calmants au 30 minutes, j'avais 40 de fièvres, j'étais branchée sur la machine qui fait BIP BIP et te dis quand ton coeur arrête car MON miens il s'en allait... Mais je ne le savais pas, je ne me rendais compte de rien tout en étant consciente de tout et surtout de ma douleur... TROIS jours au soin intensif c'est beaucoup... Je souffrais...

J'avais des tubes dans le nez qui servait à QUOI?
Je sais pas...
En théorie ça me donnait de l'oxygène
J'ai surtout l'impression que ça mouillait mes narines...
On me piquait sur le ventre au douze heures
Pour que mes jambes bougent car je ne bougeais plus depuis plusieurs jours...
J'avais des trucs dans les bras
Les deux bras
Des solutés
Trois branchements
Tous remplis
Sur les mains
On me volait mon sang
Sur mon bras près de l'épaule
On me shootait à la dérivée de morphine
À chacune de mes demandes
Toujours plus de calmants
Comme une junky
Et jamais on ne me refusait ma dose
On la doublait
On me donnait des demis doses entre mes grosses doses déjà doublée
Je fus gelée et inconsciente du cerveau durant 10 jours
J'étais aussi une multiprises...
Les prises de sang,
La pression
Le pouls
La température (rectale...)
Les urines
La peau qui chauffe
La M##$%
Plus rien ne fonctionnait
Ils étaient trois à me lever pour aller au toilette sur une chaise prêt de mon lit...
Cela me prenait toute l'énergie de ma journée pour me laver
J'avais un rasta comme peignure
Je dormais les fesses à l'air dans mon lit bleu

J'ai passé 10 tests
J'ai fait des crises couchés sur un lit
Dans le corridor
Seule
À brailler
Pendant que les gens m'observait
Oublié par les braquetier ou ché pas comment on dit...
LES PORTEURS DE MALADES
Prêt de la cantine
Un curée ma ramené au soin intensif
Je croyais mon heure sonnée
J'ai vomi sur moi
J'ai vomi dans des ti-bols
Des gros bols...
Je pouvais rien faire...
Les calmants ne faisaient rien...
40 de fièvres...
J'ai vu des infirmiers
Beaux comme des coeurs
Me brancher la poitrine
Et me rentrer des thermomètre là ou l'on sort normalement

J'ai été cobaye pour les stagiaires durant une semaine de temps...
Voir les jeunes filles me piquer
Et shaker après
Car j'étais leur première piquée
Je me donnais à la science collégiale
Faites ce que vous voulez de moi...
Prenez mon corps
Il est pour vous
Expérimentez vos cours
Faites vos travaux pratiques
Apprenez
Et promettez-moi de passer votre cours...

J'étais devenue tellement junky
Que je m'en foutais des aiguille
Moi qui normalement tombe dans les pommes
A chaque petite prise de sang
Je bourrais de litre
2 fois par jours
Les pots des infirmières
De mon sang visqueux, venimeux

Avoir comme compagne de chambre une femme plus forte que moi
Qui répond au téléphone et me le prête
Qui mange
Qui n'a pas de soluté
Qui sort prendre des marches
Pendant que moi on m'interdit de sortir seule au toilette
Qui a 70 ans
À un seul regard
Me dépassait en santé 2000

Cette femme
Qui souffrait en silence quand je criais
Qui me regarde vomir et crier ma douleur pendant qu'on me piquait pour me calmer
Et qui me jasait quelquefois
Elle représentait le rock pour moi
La vie
La longétitude
La belle vieillesse forte
Sans peur
Et moi si petite qui agonisait à coté
Sans être sur du futur
Sans être sur d'avoir un futur

Être dans une chambre d'hopital et devoir sonner pour aller au toilette
Ne pas être en mesure de manger
De vomir et vomir

De voir mon père si inquiet
Et d'être tellement malade au point de ne pas comprendre son inquiétude

C'est tout ca que je ne suis pas capable d'écrire
Je me pose des questions

Si j'étais morte
Si j'étais morte au Mexique
Si j'étais morte au soin intensif

J'ai toujours pensée mourir du cancer
Jamais de d'autre chose
J'ai même eu peur que l'on me trouve un cancer au soin intensif...

Faire face à la mort quand elle ne fait pas parti de ses plans annuels
Ca fait mal au cerveau

Mais
Qu'est-ce que je fais de ma vie?
Est-ce que je la vie de la bonne façon?
Dois-je continuer à vivre à 100 000 à l'heure
J'aime ma vie
Mais elle me sert à quoi?

Je suis en arrêt de travail pour 1 mois
La troupe part sans mois
Je me repose à Rimouski
J'ai recommencé à marcher
Je ne suis plus obligée de m'assoir au 10 minutes
J'ai recommencé à bien respirer
Mon cerveau est revenu
J'ai arrêté les calmants
J'ai encore mal au coeur
Mais je supporte
Cependant
Si je suis dehors plus que 2 heures
Je tombe de fatigue
Autant mentale
Que physique
Super women est à plat
Pas de travail
Rien
Je lis
Je dors
J'écoute des films
Et bien sur je niaise
Sur face de vie
Et je réfléchie

Petit pause publicitaire...
Vénus a vu une personne dans sa tête lors de son rapatriement
Elle l'a vu tout le long de la route vers Rimouski
Elle y a pensée au soin intensif
Elle y a pensée dans sa chambre d'hopital
Elle en a parlé à son père
Elle en a parlé autour
Elle en a parlé encore ce soir

Ce gars célibataire
Que je ne fréquente pas
Quand je me battais contre la mort
C'est à lui que je pensais

Jamais vraiment avant
Il n'a été aussi présent dans mes pensées

Je vais le croiser cette semaine
Si la mort me la montrée
Si pendant que je fightais pour la mort
Seule son image s'imposait
Ca veut dire quoi?

Et si j'étais morte
L'auriez vous su???

Vie dans mon sang, prend mon temps, reste encore un moment...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bon repos. Occupe toi de toi ma belle